Note d'intention

Dans Contours du souvenir, Annie, une jeune artiste isolée en montagne repense à la ville animée qu’elle a quittée par manque d’inspiration.

Ses souvenirs guident le récit. Face à des situations anodines, un son, un objet, une fleur attirent son regard, ravivant peu à peu une créativité enfouie. En japonais, le terme « futo » évoque une situation inattendue, involontaire. D’après Yoko Tawada dans Narrateurs sans âmes, « futo » marque cette césure, liant le récit du passé au présent. Annie navigue ainsi dans un océan de solitude entre souvenirs de la ville et montagne, jusqu’à atteindre l’éveil. La frontière physique qui la sépare de la ville s’efface au gré de « futos » qui la plongent au fond de son âme et lui redonnent inspiration.

Ce film met en évidence la dualité entre vie en société et envie de se ressourcer dans la nature. C’est entre ces deux espaces opposés que le personnage circule, par le souvenir et ses sens. Ainsi, les espaces extérieurs sont tracés comme des brumes colorées et hybrides. Ils mêlent prise de vue réelle et encre sur papier kraft. Pour conserver le caractère incertain et suspendu des contours de la mémoire d’Annie, les scènes de réminiscences urbaines sont soutenues par une atmosphère aux touches vives et fébriles qui transpercent des tours neutres, cachées par un brouillard aqueux. L’utilisation de l’encre permet ici de retranscrire l’aspect flottant de l’espace-temps du personnage.

Rercherches

Carnet de voyage, août 2024, Japon

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